L'Echo des Crozet

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lundi 28 novembre 2005

Première manip, suite et fin




Pendant la soirée et la nuit, il a bien plu et le vent a bien soufflé. Mais au réveil, le temps est calme. Pas ensoleillé mais calme, avec peu de vent. Bref, le plafond est bas. Nous partirons de l'arbec à 10h pour atteindre la base à 15h15. Transit bien sympa (je sais je me répéte mais que dire, je trouve la manip super chouette même si le temps n'est pas vraiment de notre côté, je me croirais en vacances, c'est le pied !).

Montée au col 600 (à 600 m d'altitude donc, mais je pense que vous vous en doutiez) pour redescendre dans la vallée des Branloires, remontée au 390 (on dit ici 3-90), petit raidillon sympa droit dans la pente. Puis plateau Jeannel et enfin la traversée jusqu'à la base en longeant sur la fin le Branca après être passé auprès de la Grande Cascade qui comme son nom ne l'indique pas n'est pas si grande que ça (mais jolie quand même).

Depuis la vallée des Branloires, nous aurons des nuages et du soleil. Cool, on aura de la vue... Mais alors depuis le 390, vent de dos !!! Bien usant aussi puisqu'il faut constamment contrôler son équilibre d'autant plus que l'on marche sur des cailloux. 2h qu'il faut du 390 à la base alors qu'on a tendance à se dire qu'on est sur la fin.

Bilan : Génial ! Les paysages, les animaux, la vie dans les arbecs. Bien contente de rentrer sur base après ce périple. Mais dès le lendemain, une folle envie de repartir (pourtant avec les conditions, faut se motiver parfois, mais quand on est dedans, c'est parti !). J'sais pas comment je vais m'arranger pour trouver des gens pour me remplacer... J'espère que les VCAT qui arriveront en décembre voudront bien le faire et auront le temps aussi. Mais tip-top ! Même si la vie sur base est sympa, c'est cool de s'en échapper. Bon et en fait, ça ne fait que trois semaines que je suis ici...

Et s'il fait beau, vendredi et samedi, je repars en manip (loisir cette fois-ci).

dimanche 27 novembre 2005

Au jardin "japonnais"

6ème journée
Au jardin "japonnais", comme il est écrit sur les cartes !

En ce samedi matin, nous partons à cinq, tous ensemble, et ainsi toute la journée. En effet, Yoann réalise cette manip pour montrer à Ghislain les différents sites d'étude et contrôler les oiseaux, pour lesquels on se trouve actuellement en ce début d'été en période de reproduction (en début). Et pour ce qui concerne les grands albatros, enfin les poussins (???) de l'année dernière (aussi gros que leurs parents), pour voir et noter leur premier envol car tous ces charmants oiseaux sont bagués pour pouvoir assurer leur suivi.

La journée commence par un passage auprès des albatros fulligineux, qui soit dit en passant ont vraiment une bonne tête mais dont le cri n'est pas aussi gracieux que son aisance en vol, avec très peu de battements d'ailes et son utilisation constante des courants (d'air).

Donc nous faisons un crochet, tout à fait intéressant soit dit en passant, pour ensuite nous rendre au jardin japonais. Le nom de cet endroit, comme le montre ma photo, vient du fait que c'est un endroit avec différents petits lacs et autres zones assez bien différenciés. A noter qu'il y a une montée et une descente (et vice-versa pour rentrer) pour s'y rendre, deux petits raidillons prénommés joliment "y'en a marre" et "j'en peux plus". Sinon, c'est la côte mais au pied de falaises fouettées par la mer, pardon l'océan et donc impossible de passer.

Comme vous pouvez le constater sur ma photo d'ensemble du jardin japonnais, le temps était au brouillard, donc vue relativement limitée, surtout quand on sait que c'est un très beau site avec des jeux de lumière très appréciés. Cela ne nous empêchera pas d'en faire le tour.

Le jardin japonnais c'est la plus grande manchotière de l'île : 32000 couples soit le double de manchots... Hé oui, y'en a qui les compte (et c'est des VAT, bon c'est dans leur programme). Ils font ça après avoir pris des photos. Sinon, il y a pas mal d'otaries : deux espèces, de Kerguelen et d'Amsterdam, dont la période de reproduction commence aussi. Faut pas trop s'en approcher car elles chargent et sont bien plus agiles que nous pour se déplacer. Prudence...

Bon, malgré ce temps médiocre, journée bien sympa. En fin d'après-midi, nous rejoindront à l'arbec trois autres VAT qui termineront le tour de l'île avec Yoann et Ghislain, tandis que nous, Nolwenn, Nico et moi rentront le lendemain à la base (avec Yoann comme guide qui retournera ensuite à la baie américaine pour rejoindre le groupe).

samedi 26 novembre 2005

Direction la mare aux éléphants !

vendredi 26 novembre 2005, 5ème journée


Direction la MAE ou mare aux éléphants (cf carte). 2h30 de marche tranquille en passant un petit col. Météo impeccable, nuages et soleil sans trop de vent, bonne température. En fait, Nico, Nolwenn et moi, on a abandonné Yoann et Ghislain qui font du comptage d'albatros, pour nous rendre dans ce superbe coin (comme bien d'autres !). Il y a deux ans encore, il y avait un arbec ici mais il a été démonté. Tout au long de la journée on verra des otaries, des manchots royaux, des éléphants de mer (dont les fameux "bonbons") et je ne parle pas des oiseaux (fulligineux, pétrels, grands albatros, goélans dominicains)... Mais surtout, bien que ce soit de loin, j'ai pu voir pour la première fois de ma vie des orques !!!!! Trop top !!!

D'ailleurs, petite parenthèse : aujourd'hui (1er décembre) au bolar (site à proximité de la base), j'ai à nouveau pu en voir mais là, le top du top c'est qu'ils nous passent juste devant et on les domine un peu. Donc on les voit trop bien ! Il ne faut pas croire que j'en ai vu passer des tas mais c'est en fait 3 fois les deux mêmes...

Donc une bonne petite journée avec pique-nique.
Ah oui, je n'en ai jamais parlé mais quand on marche, on ne passe pas n'importe où. Il faut contourner les nids de pétrels, les coins à papous, ne pas écraser les mousses -azorelles- (éviter au maximum), éviter aussi les souilles. Bref, c'est valable pour toute l'île, le chemin le plus aisé n'est pas forcément le plus direct (je parle surtout pour les souilles), faut pas hésiter à faire quelques petits détours.

vendredi 25 novembre 2005

Pointe Basse, au nord de l'Ile


Bon, pour ce 4ème jour, pas grand chose. Le matin, tri des touques et on jette tous les produits dont la date de péremption est de 2003. On trie ce qui vient d'être amené par hélico lors de la dernière OP (en novembre). Au total, 11 touques de déchets ! Ca fait pas mal.

Côté météo, c'est mitigé. Sur les coups de 16h, on ira se balader au champ des albatros, sur pointe basse (le bout de la coulée) et remonter par la rivière jusqu'à l'arbec, rivière qui fait un petit canyon

mercredi 23 novembre 2005

Transit La Pérouse-Pointe Basse

La tente cassée, au lieu d'aller aux Moines où il n'y a pas d'arbec, nous allons directement à Pointe Basse. Après une nuit où ça a pas mal soufflé, la météo est plus clémente avec pendant quelques instants des passages de ciel bleu. Le hic, c'est que sur base, c'est la tempête et lors de notre première vacation radio pour dire que l'on part (tout était prêt), on ne nous donne pas l'autorisation. On attendra une heure avant de rappeler et obtenir cette autorisation. Mais j'apprendrai plus tard qu'ils s'inquiétaient sur base; c'est étonnant car le temps était vraiment différent entre la base et la Pérouse. Pour nous, c'était le créneau météo.

Bref, sur le transit, on a eu un peu de vent mais sans plus mis à part au col du Mischief, et on a même eu de la vue tout au long du parcours notamment sur la grande coulée.

L'arbec, rien à voir avec la Pérouse, avec des sucres pour dormir et un de vie commune.

Petit tour au champ des albatros en bord de mer (y'a tout plein de nid d'albatros). Journée bien sympa, surtout après un mardi enfermé dans l'arbec de la Pérouse, beaux paysages notamment la vallée des Géants (car il y a les deux plus hauts sommets : le Mascarin à 934m et le Mont du Mischief à 921m) ou encore la grande coulée.

mardi 22 novembre 2005

2ème journée, à l'arbec de "la Pérouse"

Donc la nuit sous tente et arbec se passe bien. Pourtant dehors, ça souffle fort et ça pleut pas mal. A voir la rivière le lendemain. Il pleuvra à verse toute la matinée. On ne sortira pas de l'arbec de la journée. Et ce d'autant plus qu'à 11h du matin, la tente se déchire (le double-toit, la chambre et un arceau est cassée). A cinq dans 4.5 m2 ! Discussion, tarot, séchage (plus ou moins car manque de place) des vêtements. On est au point pour chacun sa place et pour le moindre déplacement...

Et donc seconde nuit à la Pérouse, site que l'on aura vu que depuis l'arbec. A noter la photo avec la cascade qui remonte (et oui, le vent !) et quelques petits passages plus calmes de la météo. A 5 pour trois lits : le plus grand tout seul en haut et les 4 autres en bas sur les deux lits qui se mettent côte à côte pour occuper toute la surface de l'arbec. Plus une couverture de survie fixée sur la porte pour que l'eau qui s'infiltre par là n'inonde pas les deux placés côté porte. C'est pas si pire que ça, par contre, une fois calé, on ne bouge quasi plus... Et la nuit se passe.

Bon, c'était sympa et ça fait des souvenirs. En tout cas, sur base, quand on leur a dit (car vac le matin à 8h puis ensuite à 20h), ils se sont inquiétés pour nous (du temps car sur base ça donnait aussi) et pour la nuit à passer.

lundi 21 novembre 2005

Première "manip", première journée !

Transit Base-La Pérouse

L'expédition est formée de 5 personnes, l'ornitho Yoann et son remplaçant Ghislain avec qui je vais hiverner, Nolwenn que je vais remplacer et moi, tous les quatre Volontaires pour la Coopération Technique (VCAT), et Nicolas, une personne qui travaille pour l'Institut Paul Emile Victor (IPEV). Nicolas nous accompagne pour faire l'inventaire des touques (ou réserves - bidon bleu sur les photos) de nourritures qu'il y a au niveau de chaque arbec (abris ou refuges permanents) ainsi que l'état des lieux des arbecs.

Avec ces arbecs, pas besoin d'emporter à manger, il y en a trois sur l'île : la pérouse, pointe basse et bus, approvisionnés par l'IPEV (qui gère les arbecs). La nourriture se trouve dans des touques (dont on fera le tri pour jeter tous les produits périsables dont la date de péremption est de 2003. Et oui, on mange du périmé; mais même pas peur et aucune conséquence. En fait, on mange bien dans les arbecs même si ce sont des produits en conserve
Voilà donc déjà quelques termes en langue de Crozet, qui seront bien utiles pour la suite de cet article et de bien d'autres !
Pour aller de la Base Alfred Faure à la baie de la Pérouse, notre première étape où se trouve un arbec, temps humide et très venté... Au point que le long du lac perdu, on était obligé de s'accroupir pour laisser passer les rafales de vent ! (voir l'album photo). Transit fatigant, usant surtout avec le vent mais juste de la bruine pour nous mouiller au départ, puis le vent continuant (et pas la pluie), ça nous a séché. On a quand même eu un peu de vue, mais ce temps qu'on a eu sur le transit fait parti du mauvais temps même s'il ne grelait pas ou ne pleuvait pas vraiment. Ah oui, j'ajoute que le vent soulève l'eau donc c'est d'autant plus appréciable (!!!!) quand on traverse des rivières ou qu'on marche dans un torrent.

Arrivée sur place : pas d'eau dans la rivière mais on l'a vu se former comme le montrent les photos. L'arbec est tout petit, prévu pour max 3 personnes. Mais on a emporté une tente, les 2 filles vont coucher dans l'arbec et les 3 garçons sous tente.Chacun devrait donc passer une bonne nuit bien que la tente prenne l'humidité sur le matin. Car c'est humide comme coin (comme toute l'île quoi !).

Pendant la nuit, mauvais, mauvais. Ca souffle fort et ça pleut. L'arbec est fixé par des aubans, heureusement mais il date de Mathusalem. Franchement, il a au moins 20 ans et c'est limite acceptable. Bon ça lui donne un cachet particulier, un peu sympa. Mais un jour, on risque de le trouver en morceau, ou basculé dans la rivière toute proche (dont les crues sapent la berge).